Haïti onze ans après le séisme, des rendez-vous pour la relève de l’économie et le renforcement institutionnel.

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Le 12 janvier 2021 ramène le 11e anniversaire du séisme qui a terrassé Haïti. Les énormes pertes matérielles et humaines enregistrées ont exposé la vulnérabilité d’Haïti, par extension de toute la Caraïbe, face aux catastrophes naturelles. Partout, les gens se sont accourus pour aider, pour exprimer leur solidarité. Au Canada, l’aide post-séisme a été multiforme et s’est poursuivie sur plusieurs années. Depuis, et pour de multiples d’autres raisons, les Canadiens ne cessent de demander : Comment va Haïti ?
 

Beaucoup de progrès ont été réalisés en Haïti depuis 2010. Mais les défis qui restent à surmonter sont énormes. La capitale, Port-au-Prince, qui a été fortement endommagée par le séisme, n’a pas encore retrouvé son allure d’antan. Les promesses d’aide internationale n’ont pas aidé à reconstruire les infrastructures ni à relever l’économie du pays. D’un côté, le renforcement institutionnel n’a pas fait partie de l’agenda post-séisme. De l’autre, la solution qui consistait à canaliser l’aide internationale par les ONG s’est révélée désastreuse.
 

Pour aider Haïti aujourd’hui, il faut suivre ces deux voies intimement liées : la relève de l’économie et le renforcement des institutions.
 

Haïti, comme aucun pays sur terre, ne pourra pas construire une économie durable sur la base de la charité. Faire d’Haïti une « république des ONG » ne fera que détruire ce qu’il lui reste de potentiel et de créatif. Les amis d’Haïti doivent encourager des investissements dans le pays, dans des domaines porteurs tels le tourisme, l’énergie alternative et renouvelable, la téléphonie, l’agro-business.
 

Au lieu de continuer à voyager en Haïti pour des missions humanitaires, il sera plus bénéfique d’y faire ses plans de voyage post-Covid pour admirer ses plages, ses montagnes, ses sites historiques et profiter de son climat et de la bienveillance de sa population. Mieux encore, il faut y inciter des investissements à impact social et humanitaire. Pas dans le sens du business humanitaire où des personnes exploitent les images des vulnérables pour quémander en leur nom des aident qui ne leur parviendront jamais. Il faut des sociétés canadiennes ou multinationales de bonne volonté qui, en acceptant d’injecter des capitaux dans l’économie haïtienne, savent pertinemment que les bénéfices vont pleuvoir, mais sont conscientes par-dessus tout que leurs investissements vont faciliter l’intégration des jeunes sur le marché du travail.

 

La deuxième voie est celle du renforcement du processus démocratique. Cette année, Haïti va tenir des consultations pour renouveler son personnel politique et adopter une nouvelle constitution. L’histoire récente d’Haïti montre que l’exercice démocratique est difficile voire éminemment controversé. Rien d’étonnant, d’ailleurs, puisqu’il en est ainsi même pour les nations dont les institutions sont plus fortes. Mais c’est un exercice nécessaire parce qu’il permet au peuple de choisir librement ses dirigeants. Les Haïtiens se sont soumis pour la dernière fois à cet exercice en novembre 2016 pour élire notamment un président, M. Jovenel Moise, qui est entré en fonction le 7 février 2017. Comme dans les années antérieures, le support international sera nécessaire pour aider au renforcement institutionnel d’Haïti au travers des élections à la fin de cette année.


Dans ce contexte d’élan démocratique, le peuple est aussi appelé à participer au processus de changement de la constitution. La nouvelle charte devrait permettre une plus grande participation de la diaspora haïtienne dans le processus politique. Plus de 80% des Haïtiens ayant un diplôme de second cycle vivent à l’extérieur. Il est fondamental qu’ils puissent jouir du plein droit de voter et de se porter candidats à des postes de décision dans leur pays.
Selon le calendrier établi pour les consultations populaires de cette année : le référendum sur la nouvelle constitution aura lieu le 25 avril, le 1er tour des élections législatives et présidentielles le 9 septembre, le 2e tour des législatives et présidentielles et des élections locales le 21 novembre 2021.
 

Les Haïtiens vont donc pouvoir exercer ce droit inaliénable à la démocratie – une personne, un vote – et décider du futur de leur pays. Ce futur ne sera pas reluisant sans un accompagnement des amis d’Haïti, notamment par des investissements massifs de capitaux dans l’économie du pays.

 

-Dr Weibert Arthus,
Ambassadeur d’Haïti au Canada

 

Contact:
Nicole Baptiste
Chargée de la communication publique
communication@ambassade-haiti.ca

Téléphone : 613-238-1628, poste 323

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il y a 4 ans
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Communiqué de l'Ambassade de la République d’Haïti au Canada.

Source: Ambassade de la République d’Haïti au Canada

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